Emploi en start-up : quels sont les profils tech recherchés par les jeunes pousses françaises ?
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Emploi en start-up : quels sont les profils tech recherchés par les jeunes pousses françaises ?

Vous souhaitez aligner votre formation digitale avec les besoins réels des start-up ? Nous faisons le point sur les profils tech recherchés en 2022.

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12 JUILLET 2022 | 12 MIN

 

Les profils tech font partie des plus recherchés, dans la majorité des secteurs d’activité. D’après l’enquête « Besoin en main-d’œuvre » 2022 de Pôle Emploi, les chefs de projet informatique ainsi que les ingénieurs et cadres de R&D informatique constituent 40 000 projets de recrutement. Cette forte demande les place donc à la 10e position des métiers pour les recrutements non saisonniers en France en 2022.

Les postes liés à la data intéressent également de plus en plus d’entreprises. C’est ce que révèle notamment le classement LinkedIn des métiers en croissance depuis 5 ans, publié en janvier 2022. L’ingénieur en machine learning se place en 12e position, tandis que le consultant data occupe la 25e place.

Chez les jeunes pousses françaises, ce besoin en profils IT est encore plus important que chez les autres entreprises. D’après une enquête de la Direction Générale des Entreprises et de France Stratégie réalisée auprès de 180 start-up, les métiers tech représentaient 50 % des intentions d’embauche pour l’année 2020-2021.

Malgré ces nombreuses créations d’emplois, les jeunes pousses et autres gazelles rencontrent des difficultés lors des recrutements. Le manque d’attractivité, un modèle de développement singulier ou encore une gestion des ressources humaines parfois hasardeuse font partie des freins à l’embauche. Le manque de profils adéquats et de formation des candidats participe cependant aussi à cette situation.

Face à ce constat, nous pouvons nous demander comment les organismes de formation peuvent adapter leur enseignement pour répondre aux besoins réels des start-up. Métiers tech les plus recherchés en 2022, soft-skills plébiscitées et profils ciblés : nous faisons le point sur la situation.

Quels sont les métiers tech les plus recherchés dans les start-up ?

En fonction des secteurs d'activité et des technologies utilisées, les besoins en main-d’œuvre tech des start-up varient énormément. Une offre d’emploi tech pour intégrer une jeune pousse s’accompagne généralement de précisions. On y trouve, par exemple, les langages de programmation souhaités ou encore les applications et frameworks à maîtriser.

On peut cependant dégager une liste de métiers généralistes les plus recherchés. Sans surprise, les développeurs arrivent en première position. Plusieurs métiers de la data font également partie des métiers surreprésentés dans les start-up françaises.

Développeur full-stack

Le développeur full-stack est indispensable pour toutes les tailles de start-up. Il fait souvent partie des premiers recrutés. Ce professionnel a généralement une préférence ou une formation plus aboutie dans le front-end ou le back-end. Il arrive que des start-up choisissent de recruter un profil de développeur front ou back, à leurs débuts. Cependant, on lui demandera généralement de s’auto-former pour réaliser le travail d’un développeur full-stack.

Quel niveau de formation pour un développeur full-stack en start-up ?

Le livre blanc de la French Tech d’Aix-Marseille observe un niveau de séniorité moyen de 0 à 5 ans pour ce poste. Il s’agit donc d’un métier accessible en sortie de formation, sans expérience préalable.

Notons tout de même que de nombreux développeurs full-stack sont à l’origine des développeurs back-end ou front-end qui cumulent plusieurs années d’expérience. Le niveau de diplôme RNCP final visé par les formations des écoles partenaires de la French Tech de Bordeaux se situe entre 6 et 7 (niveau Licence / Master).

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un poste de développeur full-stack en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de développeur full-stack :

  • la rigueur ;
  • l’autonomie ;
  • la polyvalence ;
  • la curiosité ;
  • l’organisation ;
  • le pragmatisme ;
  • le travail en équipe ;
  • l’apprentissage individuel.

Data scientist

Le métier de data scientist, ou expert en sciences de données, fait également partie des profils les plus recherchés des start-up. Data mining, AB testing et création de modèles de machine learning : ce professionnel jongle entre programmation et algorithmique pour améliorer les résultats de sa start-up.

Les jeunes pousses de taille moyenne (entre 6 et 40 salariés) et grande (+40 salariés) sont les principales à rechercher activement ce profil data. Les plus petites structures manquent généralement de trésorerie et de données à analyser pour tirer profit des compétences de ce spécialiste.

Quel niveau de formation pour un data scientist en start-up ?

Le data scientist dispose généralement d’un niveau Bac+5. D’après Licorne Society, malgré la forte demande des jeunes pousses, l’offre serait, en réalité, plus importante (2021). De nombreuses start-up et scale-up privilégieraient donc les profils provenant d’écoles et de formations très prestigieuses.

Son niveau de séniorité moyen en entreprise se situe entre 0 et 5 ans. Le niveau de diplôme RNCP final visé par les formations des écoles partenaires de la French Tech de Bordeaux se situe entre 6 et 7.

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un data scientist en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de data scientist :

  • la rigueur ;
  • la curiosité ;
  • la structure ;
  • la communication ;
  • l’esprit d’analyse ;
  • l’orientation business.

Développeur back-end

Les start-up de toute taille peuvent rechercher un développeur back-end. Le besoin en développeur spécialisé grandit en même temps que le nombre de personnes au sein de l’équipe. Il est intéressant de noter qu’entre 10 et 49 salariés, les start-up recherchent légèrement plus de développeurs back-end que de spécialistes du front-end (enquête FS-DGE 2020-2021).

Quel niveau de formation pour un développeur back-end en start-up ?

La séniorité observée pour un développeur back-end en start-up se situe entre 0 et 5 ans. Le niveau de diplôme visé par les formations numériques dans l’Hexagone varie fortement.

Les développeurs back-end peuvent avoir un équivalent Bac+2, Bac+5 ou avoir suivi une formation accélérée. Les premiers critères d’embauche restent le langage ou le framework maîtrisé. Le niveau d’expérience demandé dépend du projet précis de la start-up concernée.

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un développeur back-end en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de développeur back-end :

  • la logique ;
  • la patience ;
  • le pragmatisme ;
  • l’écoute ;
  • l’attention aux détails ;
  • la capacité à apprendre ;
  • la capacité à prendre du recul ;
  • la capacité à prendre des décisions.

Développeur front-end

Tout comme les experts du back-end, on retrouve principalement les développeurs front-end dans les start-up de plus de 10 personnes. L’enquête FS-DGE de 2020-2021 révèle que les profils front-end sont légèrement plus recherchés que les spécialistes du back-end, dans les plus petites structures (- de 9 salariés).

Les besoins pour ces deux métiers sont équivalents chez les start-up et scale-up de plus de 50 salariés. Souvent, les spécialistes du front-end portent également la casquette d’UX/UI dans les start-up qui démarrent. Une spécialisation dans le développement mobile peut être un plus en fonction du projet.

Quel niveau de formation pour un développeur front-end en start-up ?

Comme pour les profils back-end, de nombreux parcours de formation de longueurs différentes peuvent aboutir à ce poste. Les outils, langages et frameworks maîtrisés (React, Angular, Vue.js) feront la différence au moment de l’embauche.

Le livre blanc de la French Tech d’Aix-Marseille observe un niveau de séniorité moyen de 0 à 5 ans pour cette fonction. Il est donc tout à fait possible pour les apprenants de trouver un poste à la sortie de leur formation. En fonction de la spécialisation des formations dans le front-end, leur niveau de diplôme RNCP observé varie entre 5 et 7.

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un développeur front-end en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de développeur front-end :

  • la rigueur ;
  • la curiosité ;
  • la créativité ;
  • l’adaptation ;
  • l’appétence pour l’UI ;
  • la culture du test and learn ;
  • la capacité à résoudre des problèmes.

Data analyst

Avec son profil hybride entre la data et le marketing, le data analyst fait partie des métiers les plus recherchés des start-up de grande taille (+40 salariés). Il est utile aux jeunes pousses souhaitant tirer profit de leurs bases de données personnelles ou du big data.

Ce type de poste est commun à la plupart des secteurs dans lesquels évoluent les start-up françaises. Certains secteurs en sont cependant particulièrement friands. On peut citer l’assurance, le e-commerce, l’industrie ou encore la banque.

Quel niveau de formation pour un data analyst en start-up ?

Le livre blanc de la French Tech d’Aix-Marseille observe un niveau de séniorité moyen de 0 à 5 ans pour le poste d’analyste data. Les formations des écoles partenaires de la French Tech de Bordeaux visent généralement un niveau RNCP de 6 (Bac+3, Bac+4). Une formation plus classique consiste en un Bac+5 en école d’ingénieur.

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un data analyst en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de data analyst :

  • la capacité d’analyse ;
  • la rigueur ;
  • l’autonomie ;
  • la pédagogie ;
  • l’esprit de synthèse ;
  • le souci du détail ;
  • la communication ;
  • la présentation (écrite, orale, numérique).

Chief technical officer (directeur technique)

Le chief technical officer, ou CTO, est présent dans toutes les tailles de start-up. Il représente la personne la plus haut placée au sein de l’équipe IT. Les jeunes pousses qui comptent un seul profil technique lui demandent de fait de prendre cette fonction.

Quel niveau de formation pour un directeur technique en start-up ?

Le livre blanc de la French Tech d’Aix-Marseille considère un niveau de séniorité moyen de 5 à 10 ans pour occuper le poste de CTO. La plateforme de recrutement pour start-up Licorne Society écrit sur son site internet :

« Le nombre d’années d’expérience varie fortement en fonction de la taille de la startup. Pour des petites structures avec peu ou pas d’équipe technique, un ancien Lead Developer peut facilement basculer sur un poste de CTO dans une jeune entreprise tech ou un projet Early Stage. »

Les développeurs, architectes techniques ou encore chefs de projets tech peuvent également évoluer vers ce poste. Un niveau d’études équivalant à Bac+5 au minimum est souvent un prérequis. Il n’existe cependant pas de formation CTO à proprement parler. Malgré le besoin important de directeurs techniques dans les start-up, il ne s’agit pas d’une opportunité intéressante pour votre organisme de formation.

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un directeur technique en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de CTO :

  • le tempérament entrepreneurial ;
  • la capacité à structurer ;
  • la capacité à manager ;
  • la capacité à anticiper ;
  • la capacité à former des équipes.

DevOps

Le DevOps ou ingénieur DevOps a une mission importante au sein d’une start-up. Il doit éviter la formation de silos entre les équipes de développement logiciel et les équipes infrastructures. Il participe donc à la création des programmes et à leur utilisation. Les start-up de plus de 40 salariés et scale-up recherchent beaucoup ce type de profil.

Quel niveau de formation pour un DevOps en start-up ?

Selon le livre blanc de la French Tech d’Aix-Marseille, le niveau moyen de séniorité du DevOps se situe entre 5 et 10 ans. Le métier d’ingénieur DevOps est relativement récent et complexe. Il existe encore assez peu de formations et de nombreux premiers postes viennent d’une promotion en interne. Les développeurs ou encore les administrateurs systèmes peuvent évoluer vers ce métier.

Dans ce contexte, il peut être intéressant de développer des formations autour de ce poste hybride, afin de répondre à la demande des start-up. Les quelques formations actuelles comprenant la notion de DevOps offrent un niveau de diplôme RNCP de 6 ou 7.

Quelles sont les soft-skills recherchées pour un DevOps en start-up ?

Voici une liste non exhaustive des qualités citées par les acteurs de l’écosystème start-up concernant le métier de DevOps :

  • la rigueur ;
  • la curiosité ;
  • la force d’anticipation ;
  • l’apprentissage individuel.

Sources métiers recherchés et soft-skills associés : Réseau Emploi Compétences, Rapport sur l’Emploi dans les Start-up, 2021. French Tech Aix-Marseille, Livre blanc des métiers en start-up, 2020. French Tech Bordeaux, Guide des métiers 2021, 2021. Ignition Program, Livre blanc des métiers en start-up, Ignition Program.

Quels sont les principaux profils tech recherchés par les start-up françaises ?

Les besoins en profils tech des start-up dépendent en grande partie de leur étape de développement. Les petites structures se concentrent autour d’un CTO et éventuellement d’un ou deux profils avec des compétences assez généralistes. Plus le nombre de salariés augmente, plus on observe une recherche de spécialisation.

Le rapport de France Stratégie de 2021 donne un exemple parlant. Les DRH de start-up de moins de 10 salariés déclarent chercher en priorité un développeur full-stack. À l’inverse, les structures de plus de 50 personnes déclarent que les profils back-end et front-end constituent plus de 20 % des métiers recherchés. Les intentions d’embauche pour un poste de développeur full-stack passent alors aux alentours de 8 %.

Le profil-type du candidat tech junior en start-up

Au-delà des quelques profils experts ou du poste de CTO, les profils juniors constituent le plus gros des besoins tech des start-up. La forte tension, notamment pour les métiers de développement, permet aux profils juniors et jeunes expérimentés (2 à 8 ans d’expérience) de trouver facilement un poste.

De Bac+3 au doctorat

L’enquête FS-DGE de 2020-2021 montre des tendances claires quant au niveau de formation attendu en start-up :

  • 62,5 % des recrutements prévus en 2020 concernent des profils Bac+4 ou Bac+5.
  • 22,6 % concernent des profils ayant un niveau de Bac+2 ou Bac+3.
  • 7,4 % des recrutements prévus concernent des doctorants.

L’étude de Pôle Emploi et de l’Apec « Comment les start-up recrutent leurs premiers salariés ? » de 2019 nous apprend que le diplôme joue un rôle secondaire, mais essentiel. Étant donné l’environnement évolutif unique des start-up et entreprises innovantes, ce dernier représente un gage de rigueur. Il s’agit aussi d’une preuve d’une soft-skill importante : savoir apprendre.

Des soft-skills liées au modèle de développement et à la culture des start-up

Le développement rapide des start-up et l’évolution des métiers tech et data font la part belle à l’upskilling et au reskilling. La plupart des jeunes pousses françaises manquent de ressources pour organiser la montée en compétences de leurs salariés en interne. Les capacités d’auto-formation constituent donc des prérequis importants.

Les recruteurs des start-up indiquent que les diplômes sont une base indispensable, mais les soft-skills sont les vrais facteurs de différenciation des candidats. Le profil des fondateurs de start-up, faisant généralement office de DRH inexpérimenté à leurs débuts, est également à prendre en compte. Le rapport de France Stratégie dresse le portrait de jeunes hommes très diplômés, venant généralement de foyers aisés.

Nous avons croisé différentes sources et nous sommes basés sur le référentiel des soft-skills de JobReady. Ce document, lui-même inspiré des travaux du programme elEne4work d’Erasmus+, nous offre une base de réflexion intéressante.

Voici une liste non exhaustive des compétences non techniques considérées comme indispensables par l’écosystème start-up :

  • Compétences sociales/interpersonnelles : communication, travail en équipe, gestion des conflits, négociation.
  • Compétences personnelles/intrapersonnelles : leadership positif (autonomie, motivation et implication, responsabilité), auto-évaluation, adaptabilité (gestion du changement, du stress, réactivité).
  • Compétences méthodologiques : apprendre à apprendre (apprentissage individuel et collectif, pédagogie), compétences analytiques (esprit critique, traitement des données, analyse et synthèse de l’information), créativité (curiosité, imagination, esprit d’initiative), résolution de problèmes (organisation, stratégie, gestion du temps).

Les acteurs du monde de la start-up en France parlent également beaucoup de l’esprit d’aventure. Les candidats à un poste dans une jeune pousse doivent avoir conscience du risque élevé du projet et l’accepter pleinement. Plus largement, une bonne connaissance de la culture start-up, parfois inaccessible aux non-initiés, est un atout important pour rejoindre ce type d’entreprise.

La place des freelances et des stagiaires dans les premiers recrutements

L’étude de Pôle Emploi et de l’Apec de 2019 met en lumière l’importance du stage aux débuts des start-up. Embaucher un stagiaire constitue très souvent le premier recrutement du fondateur d’une jeune pousse. L’investissement financier est limité et il aide l’entreprise à définir ses besoins et ses fiches de poste. Il s’agit également d’un moyen de réduire le risque, avant une potentielle embauche en CDI.

De nombreuses jeunes start-up déclarent faire appel régulièrement à des freelances et consultants extérieurs. Cet usage leur donne accès aux compétences d’experts et de profils seniors, au rythme de leurs finances.

3 questions à.... Isabelle Goulmot, Directrice des Ressources Humaines de la startup Quitoque

Nous avons interrogé Isabelle Goulmot, Directrice des Ressources Humaines au sein de Quitoque, une start-up de la FoodTech qui livre des paniers-repas prêts à cuisiner, pour en savoir plus sur les profils IT les plus recherchés !

01

Quels sont, selon vous, les métiers ou familles de métiers tech et data les plus recherchés par les start-up en France actuellement ?

Les profils les plus recherchés sont les développeurs front-end, back-end et full-stack, ainsi que les développeurs mobiles, notamment pour les startups qui reposent sur une application. Les DevOps sont aussi une denrée rare. Pour les solutions cloud, il est important que les personnes aient une casquette de développeur dans un environnement cloud.

Lors de nos derniers recrutements, j'ai reçu très peu de CV en réponse à mes annonces, sur la partie front et DevOps. Quand on recherche des profils confirmés, voire seniors, on se fait généralement aider par des partenaires et des cabinets de recrutement. À l'inverse, c'est sur la partie systèmes et réseaux que j'ai eu le moins de mal à recruter, sur des profils de techniciens ou d'administrateurs.

02

Quelles sont les soft skills valorisées à l'embauche, pour un candidat à un poste IT au sein d’une start-up ?

Cela dépend de la taille de la start-up, mais il faut surtout des personnes « touche-à-tout » et rapidement autonomes. En effet, les effectifs techniques peuvent être réduits et le rythme intense. Il faut donc être capable de fournir une quantité de travail assez soutenue. Cette capacité à être autonome rapidement est importante, car il n'y a pas le même accompagnement que dans un grand groupe qui possède une DSI (direction des systèmes d'information).

Une bonne ouverture d'esprit, de la prise de hauteur, ainsi que des capacités d'écoute et de communication permettant de faire le lien avec les équipes métiers sont autant de soft-skills appréciées. Enfin, ce sont des types de poste où il faut savoir apprendre en continu quel que soit son âge, car les technologies évoluent très vite.

03

Quels sont les types d’organismes de formation numérique les plus appréciés dans le monde de la start-up ?

Je pense que les start-up sont moins regardantes sur le diplôme, en comparaison avec les grands groupes. On ne cible pas seulement les meilleures écoles d'ingénieurs. Personnellement, je regarde de moins en moins la formation des candidats, je privilégie les expériences.

Beaucoup de candidats tech n'affichent d'ailleurs même plus leur diplôme. Pour eux aussi, c'est l'expérience qui prime avant tout, un peu à l'américaine. La personnalité du candidat et les soft-skills sont également des aspects plus valorisés. Concernant la compétence, on utilise notamment des cas pratiques, lors des entretiens.

 

Ce qu'il faut retenir

Vous souhaitez développer de nouvelles formations numériques autour des profils tech ? Voici 5 points à retenir sur les profils des apprenants et les besoins des start-up de l’Hexagone.

1 – De nombreuses possibilités pour les formations de développeur web et mobile

Les développeurs constituent toujours les métiers les plus recherchés en start-up. Les postes de développeur front-end, back-end et développeur mobile sont les plus accessibles. Les apprenants sans diplôme peuvent espérer obtenir un premier poste après une formation leur offrant un équivalent de Bac+2 ou Bac+3.

Les formations de développeur full-stack s’adressent à un public légèrement plus expérimenté et devraient être en moyenne de plus longue durée. Les organismes de formation doivent avant tout faire une veille technologique constante.

Les dernières tendances de fond en matière de langage de développement et de frameworks sont de bons indicateurs de ce que cherche l’écosystème. Attention tout de même : le développement web n’est pas insensible aux effets de mode.

2 – Des métiers de la data plus élitistes et concurrentiels

Les métiers de la data, data scientist et data analyst en tête, sont également très recherchés. Les formations data demandent plus de prérequis en termes de connaissances ou de parcours universitaire. Le niveau d’études visé doit également être plus élevé, autour d’un équivalent Bac+5.

Ces postes sont surtout représentés dans les start-up et scale-up avec un effectif important. Malgré une grosse demande des entreprises innovantes, une multiplication des formations et des apprenants peut mener de nombreux candidats à devoir se tourner vers d’autres postes.

3 – Des opportunités intéressantes pour les métiers systèmes et réseaux

La démarche encore récente de DevOps, aujourd’hui également intitulé de poste, représente des opportunités de formation intéressantes à l’avenir. Les start-up recherchent beaucoup de postes liés aux systèmes et aux réseaux. Cependant, la diversité des intitulés de poste rend difficile le positionnement d’un seul métier dans ce classement.

Dans le Guide des métiers 2021 de la French Tech de Bordeaux, le cabinet de recrutement Externatic place le métier d’administrateur système en 3e place des profils les plus recherchés. Il est alors au coude-à-coude avec le DevOps.

4 – Les soft-skills doivent prendre une place importante au sein des formations tech

Les soft-skills représentent le plus gros facteur de différenciation des différents profils tech en start-up ou entreprise innovante. La prise en compte de ces compétences lors de la sélection des apprenants et au cours des formations aux métiers du numérique semble indispensable.

La capacité à monter en compétences (upskilling) ou à changer de spécialité (reskilling) constitue une qualité très importante. L’esprit d’aventure et la débrouillardise sont aussi des soft-skills qui correspondent aux activités et au fonctionnement interne des jeunes pousses.

5 – Le stage comme porte d’entrée chez les start-up françaises

Le stage semble être le type d’immersion professionnelle parfait pour les formations travaillant avec ce type d’entreprise. Il offre plus de choix aux apprenants qu’une alternance et les confronte à la réalité des start-up.

Les étudiants pour qui cette opportunité représente une première expérience dans une jeune pousse développent ainsi un avis sur cet écosystème. De retour en structure, ils disposent de connaissances supplémentaires, notamment pour juger si leurs soft-skills sont en adéquation avec la culture start-up.